Jean Rottner, Président de la Région Grand-Est.

Les courses hippiques, quels apports dans l’économie régionale ?

Après les interviews des Vice-Présidents des Conseils Régionaux, des Pays-de-la-Loire, André MARTIN et de Marie-Sophie LESNE des Hauts de France au cours duquel ils ont répondu aux questions du CIFCH sur « l’apport économique du secteur courses dans leur territoire », nous vous proposons aujourd’hui l’analyse du Président de la Région Grand Est, Jean ROTTNER.

La Région Grand Est a mis en place dès 2017 un contrat de filière. Quels sont ses objectifs ?

En Grand Est, le monde du cheval représente près de 7 000 emplois sur tout le territoire, et un chiffre d’affaires de plus de 466 millions d’euros. C’est un vivier important en termes d’emploi et de retombées économiques ! La Région accompagne ces professionnels à travers un contrat de filière équine établi depuis 2017. La force de ce contrat est qu’il intègre l’ensemble des maillons de la chaîne de valeur, de la production à la valorisation des chevaux et qu’il structure l’action autour d’enjeux partagés.  Ce contrat propose des aides pour la structuration même de la filière, la diversification des marchés, le développement des compétences ou encore la valorisation des chevaux de sport, de loisir et de trait. Il permet également de soutenir la pratique équestre grâce au financement d’évènements sportifs de grande envergure qui valorisent les chevaux et les cavaliers régionaux.

Ce contrat de filière a vocation à évoluer puisqu’il pourrait intégrer une nouvelle action à destination des éleveurs de chevaux de course. L’objectif est bien de conserver sur le territoire l’excellence génétique de la région et ainsi pérenniser l’activité d’élevage de ces équidés en Grand Est.

Après la crise sanitaire, notre rôle est aussi d’accompagner les entreprises équines vers la relance, de renforcer leur compétitivité en cohérence bien sûr avec les besoins des territoires. Nous les soutenons dans leurs investissements et les encourageons à améliorer leurs performances environnementales.

Les courses hippiques : quel apport en termes d’image et d’attrait touristique ?

La passion du cheval est sans nul doute le point commun à tous les professionnels de la filière. Les courses hippiques véhiculent des valeurs d’engagement et une image d’excellence sur le plan sportif qui résonnent beaucoup auprès de nos jeunes notamment. Des modèles que les générations futures suivront peut-être à leur tour !

Par ailleurs, le soutien que nous apportons aux hippodromes, haras, centres équestres et aux manifestations liées au cheval, est un vecteur d’attractivité touristique important pour l’ensemble de notre territoire. Les hippodromes sont soucieux d’offrir des infrastructures de qualité à la fois aux spectateurs mais également aux professionnels. Nous veillons à les accompagner dans leurs projets d’investissement. Garantir de telles conditions d’accueil concourent à l’attractivité du territoire, avec l’afflux de plusieurs centaines de milliers de personnes venues découvrir la discipline des courses hippiques.  Au-delà des courses, le Grand Est accueille également d’autres manifestations sportives telles que Jump’Est par exemple, un événement qui assemble trois compétitions hippiques d’ampleur nationale et internationale sur quatre jours.

Sur le plan économique, quels sont les atouts et les retombées pour le Grand Est ?

Avec 7 hippodromes organisant 74 réunions par an dont 37 prémium, les courses hippiques génèrent une activité économique très importante en Grand Est, offrant au territoire un rayonnement national. Sans compter que ces réunions engendrent des paris d’un montant de 9 millions d’euros sur les hippodromes auxquels s’ajoutent 536 millions d’euros dans les PMU. Une partie de cet argent bénéficie aux territoires puisqu’une part des prélèvements de l’Etat est redistribuée aux Communautés de Communes. Les courses sont une vraie valeur ajoutée pour l’économie de notre région avec à la clé des créations d’entreprises et des emplois non délocalisables.

Les recettes des courses hippiques sont également réinvesties pour la filière équine puisqu’elles sont l’un des principaux contributeurs du Fonds Eperon qui permet le financement d’autres projets équins.

Il faut ajouter à cela l’activité économique générée par l’élevage, l’entrainement et la vente des chevaux de course. Notre territoire compte 87 entraineurs de chevaux de courses, 237 galopeurs et 58 trotteurs à l'entrainement.

En dehors des retombées économiques, je dirais également que le cheval représente un trait d’union entre le monde rural et les territoires urbains. A la fois acteur dans l’aménagement du territoire, il contribue aussi au développement des zones rurales, ce qui est particulièrement important en Grand Est.

Un exemple de projet structurant pour la filière en Grand-Est ?

Je pense par exemple au Haras de Rosières-aux-Salines, dont la renommée n’est plus à faire et qui accueille depuis peu le pur-sang alezan Wonderfull Moon, fils du célèbre Sea the Moon. Le jeune étalon de 4 ans a débuté cette année sa carrière de reproducteur dans notre région après avoir été plusieurs fois champion en Allemagne. En confiant cet étalon prometteur au centre d’insémination du Haras, c’est une vraie reconnaissance du savoir-faire régional dont témoignent ses propriétaires.  Ce projet permet également de comprendre que notre région dispose d’un atout indéniable : sa situation géographique stratégique. Les relations transfrontalières se jouent aussi dans la sphère équine !

Que ce soit en matière d’élevage, de compétition, d’accueil du public ou encore de valorisation des chevaux, le secteur équin est particulièrement structurant pour le Grand Est. C’est un domaine d’excellence qui porte haut des valeurs telles que l’engagement, le dépassement de soi, le bien-être animal. Je suis fier de soutenir cette filière dans son développement et son évolution.

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Marie-Sophie Lesne, Vice-Présidente du Conseil Régional des Hauts de France.