Marie-Lyne Vagner, Maire de Bernay (27)
« Les courses hippiques, quels apports dans l’économie régionale ? »
Après les ITW des Maires Louis NÈGRE, de Cagnes-sur-Mer dans les Alpes Maritimes, Guillaume MOLIERAC, de Villeréal dans le Lot-et-Garonne, de Christophe BÉCHU, de Angers en Maine-et-Loire, de Bertrand de GUEBRIANT, de Craon en Mayenne , de Michel DUTHEIL de la Chartre-sur-Le-Loir dans la Sarthe et Étienne GLEMOT du Lion d’Angers dans le Maine-et-Loire, Fabrice DUPPI de Monpazier en Dordogne , Brigitte FOURÉ d’Amiens dans la Somme et Guy LEFRAND Maire de la Ville d’Évreux dans l’Eure Catherine Bruneau-Rhyn de Genets dans la Manche au cours desquels ils ont chacun répondu aux questions du CIFCH sur « l’apport économique du secteur courses sur leur territoire», nous vous proposons aujourd’hui un entretien avec Marie-Lyne VAGNER, Maire depuis 2020 de la ville de Bernay dans l’Eure (27).
Localité de 10 000 habitants, unique « Ville d’art et d’histoire », Bernay dispose de nombreux atouts : patrimoine naturel, culturel et historique, position géographique au carrefour des agglomérations normandes et situation à 1h30 de Paris via sa gare en centre-ville. Avec notre Municipalité, nous portons un projet d’excellence rurale visant à faire de Bernay une ville accueillante, solidaire et responsable !
Notre hippodrome, fondé en 1883, est donc indissociable de la ville. Il s’agit d’un hippodrome de première catégorie, consacré au trot, membre de la Fédération des courses régionale d’Ile-de-France et de Haute-Normandie.
Pouvez-vous nous en dire plus sur l’hippodrome Victor Lebrun de Bernay ?
Il est constitué d’une piste principale de 1310m : deux lignes droites de 340 mètres et deux virages relevés de 315m environ, le tout sur un vingtaine de mètres de largeur. Nous avons aussi une piste intérieure réservée au « heat d’échauffement » de 1200m au total sur 10 mètres de large. Le site compte 65 stalles pour les chevaux, 2 box de passage et 2 box « vétérinaire ». Particularité : l’hippodrome est autonome quant à sa consommation d’eau grâce à un puit allant chercher une réserve à 90m de profondeur. La piste est donc quipée d’un arrosage automatique.
En tout, le site fait 16 hectares sur les hauteurs de la ville et accueille six réunions de mai à septembre par an, dont une course premium et une journée qui comporte un événement spécifique à destination du jeune public. Une Cinquantaine de sociétaires/bénévoles sont aux petits soins de cet équipement.
Quel attrait touristique et attractivité a l’hippodrome pour la commune de Bernay ?
Le rayonnement de notre hippodrome a toujours été jusqu’alors très tourné vers la Normandie avec un public provenant majoritairement de l’Eure et des autres départements normands, ainsi que quelques spectateurs venant de la région parisienne. Avant la crise de la COVID, la fréquentation sur toute la saison pouvait monter à près de 10 000 personnes. Nous espérons rapidement retrouver cette fréquentation. A ce titre, les premiers signaux sont encourageants cette année. D’ailleurs, comme en ville, on voit à l’hippodrome de nouvelles têtes.
Il faut aussi savoir que le site accueille également d’autres types de rendez-vous hors saison des courses : par exemple, en alternance une année sur l’autre, les championnats départements et régionaux de CROSS-COUNTRY en collaboration avec le club d’athlétisme de Bernay. Autre nouveauté sur notre hippodrome le cyclo-cross organisé par le vélo-club de Bernay se déroulera sur site en 2023 avec probablement le championnat de Normandie de cette discipline.
Quel apport cela représente-t-il au niveau économique ?
C’est un aspect difficile à quantifier car, d’une part, nous savons que la plupart des spectateurs viennent en « voisins », ils ne restent donc pas forcément très longtemps sur le territoire après les courses. L’offre de restauration sur site marche toujours très bien durant les courses, le restaurant peut faire jusqu’à 250 couverts, mais l’impact sur le commerce local n’a jamais été évalué précisément. Ceci dit, je sais que la société de courses n’a jamais de mal à trouver de sponsors (il y en 63 actuellement dont 5 constructeurs automobiles, des agences immobilières) pour participer au financement du fonctionnement du site donc c’est un indicateur positif en termes de retombées d’image ou commerciales.
Quel est l’apport en termes d’image ?
Globalement, ce sport est bien dans l’air du temps, c’est un sport en plein air, vert et propre. Localement, c’est parfaitement raccord avec notre situation plutôt rurale et complémentaire avec d’autres activités comme la voie verte, le golf pastoral, l’aménagement ludique de la pairie de la Charentonne que nous sommes en train de finaliser. Après, sur un plan purement médiatique, les courses bénéficient des moyens de diffusion d’Equidia et de la fédération Ile-de-France/Haute-Normandie dont nous faisons partie, pour les retransmissions. Il y a aussi les articles et des retombées indirectes en fonction de l’actualité. C’est une autre manière de parler positivement de Bernay, et je m’en réjouis !